Un peu d'histoire
Nous sommes au milieu du 12ème siècle : massive et trapue l’actuelle église protestante semble protéger les croix du cimetière qui l’entoure. Sans clocher ni transept, percée de petites fenêtres, elle répond bien à la définition que donnent nos livres d’histoire des édifices romans : en techniciens peu avertis mais prudents, les bâtisseurs de l’époque prenaient leurs précautions. Des murs très larges avec peu d’ouvertures, des contreforts puissants pour des édifices peu élevés évitaient toute mauvaise surprise lors du décoffrage des voûtes.
On a néanmoins essayé d’égayer ces façades presque aveugles, par des motifs architecturaux, des sculptures. En renforçant certaines lignes horizontales et verticales, en décorant les encadrements des fenêtres, on voulait rompre la monotonie de l’édifice.
Jusqu’en 1525 un prêtre catholique desservait la paroisse de Dorlisheim. Cette année-là, les habitants adressèrent une requête au Conseil des XIII de Strasbourg (pendant longtemps Dorlisheim a appartenu à la ville de Strasbourg) par laquelle ils sollicitaient le remplacement du prêtre par un pasteur. C’est ainsi que Andreas Preunlein devint le premier pasteur de Dorlisheim.
L’église romane resta exclusivement consacrée au culte protestant jusqu’en 1686, année de l’introduction du simultaneum. En effet, une loi promulguée sous Louis XIV permettait à la communauté catholique de disposer du chœur de l’église dès la présence de 7 familles de cette confession dans un village protestant. On se doute que ce simultaneum fut à l’origine d’affrontements entre les deux confessions… !
Texte: Henri Oury